Neurosciences et sécurité
Quels sont les apports des neurosciences à la sécurité en entreprise ?
Les neurosciences peuvent apporter plusieurs éléments importants à la gestion des comportements en sécurité en entreprise. Voici quelques exemples :
- Comprendre les mécanismes cérébraux liés au comportement : Les neurosciences peuvent aider à comprendre les processus mentaux qui sous-tendent les comportements en matière de sécurité, tels que la prise de risque, l'attention et la prise de décision. En comprenant ces processus, il est possible de développer des stratégies efficaces pour améliorer les comportements en sécurité.
- Évaluer les risques de manière objective : Les neurosciences peuvent aider à identifier les facteurs de risque associés à certaines tâches et à évaluer les risques de manière plus objective. Cela permet de mettre en place des stratégies de gestion des risques plus efficaces et de réduire les incidents liés à la sécurité.
- Utiliser des techniques de formation efficaces : Les neurosciences peuvent aider à identifier les techniques de formation les plus efficaces pour améliorer les comportements en sécurité. Par exemple, en utilisant des approches de formation basées sur les principes de la mémoire à long terme et de l'apprentissage répété, il est possible de favoriser l'adoption de comportements sécuritaires.
- Évaluer l'efficacité des programmes de sécurité : Les neurosciences peuvent aider à évaluer l'efficacité des programmes de sécurité en mesurant les changements dans les comportements et les attitudes des employés. Cela permet de déterminer si les programmes de sécurité ont un impact positif sur les comportements en matière de sécurité.
En somme, les neurosciences peuvent fournir des outils et des informations précieuses pour améliorer la gestion des comportements en sécurité en entreprise. En utilisant ces connaissances, les entreprises peuvent réduire les risques et améliorer la sécurité des employés.
LES 3 GRANDES ZONES DU CERVEAU
Il est courant d'entendre parler du cerveau humain en termes de trois grandes zones ou divisions, en référence à ses principales structures anatomiques et fonctionnelles. Ces trois zones sont le cerveau reptilien (ou cerveau primitif), le cerveau limbique et le néocortex.
- Cerveau reptilien (cerveau primitif) : Cette zone est considérée comme étant la plus ancienne sur le plan évolutif et est présente chez les reptiles et les mammifères. Elle comprend des structures telles que le tronc cérébral, le cervelet et le bulbe rachidien. Le reptilien est responsable des fonctions vitales essentielles à la survie, telles que la régulation du rythme cardiaque du cerveau, de la respiration, du sommeil, ainsi que des réflexes de base comme la réaction de combat ou de fuite.
- Cerveau limbique : Cette zone se trouve au-dessus du cerveau reptilien et englobe plusieurs structures, notamment l'amygdale, l'hippocampe et l'hypothalamus. Le cerveau limbique est associé à des émotions, à la mémoire, à la régulation de certaines fonctions hormonales et à la prise de décision liée aux émotions.
- Néocortex : Le néocortex est la partie la plus évoluée du cerveau et occupe une grande partie de la surface du cerveau humain. Cette zone est responsable de fonctions cognitives supérieures, telles que la pensée abstraite, le raisonnement, la perception sensorielle, le langage, la planification et la prise de décision complexe.
Il est important de noter que cette division tripartite du cerveau est une simplification et que les différentes régions du cerveau interagissent en permanence pour réaliser un large éventail de fonctions complexes. Le cerveau est en réalité un organe extrêmement interconnecté, avec des réseaux neuronaux complexes qui coordonnent les activités et permettent à l'être humain de penser, ressentir, agir et interagir avec le monde qui l'entoure.
COMPRENDRE QUE NOTRE CERVEAU PEUT NOUS JOUER DES TOURS
On dit parfois que notre cerveau est fainéant (et donc écologique). C’est, en effet un organe qui consomme énormément d’énergie (car il est constamment engagé dans un vaste réseau d'activités pour maintenir les fonctions corporelles et répondre aux stimuli environnementaux). Cependant, notre cerveau est plein de bon sens écologique et va sans cesse essayer de réduire sa consommation. Pour ce faire, il va créer des automatisme, qu’ont peut voir comme des autoroutes neuronales. Le cerveau a tendance à rechercher des solutions cognitives qui prévoient le moins d'efforts mentaux possibles. Cela peut conduire à des raccourcis de pensée, à des jugements rapides basés sur des heuristiques et à des décisions intuitives, plutôt qu'à des processus de réflexion profonds et analytiques. Dit autrement, le cerveau a tendance à rechercher des solutions cognitives qui prévoient le moins d'efforts mentaux possibles. Cela peut conduire à des raccourcis de pensée, à des jugements rapides basés sur des heuristiques et à des décisions intuitives, plutôt qu'à des processus de réflexion profonds et analytiques.
Le cerveau est sélectif. Contrairement à l’idée, largement répandue que les hommes ne peuvent faire qu’une chose à la fois, tandis que les femmes peuvent gérer de multiples tâches simultanément, en réalité, notre cerveau ne peut réaliser qu’une seule tâche en pleine conscience. Il va donc réaliser les autres tâches de manière automatique. La tâche la plus complexe sera faite en parfaite conscience, en mode apprentissage.
Quels sont les principaux biais cognitifs rencontrés en sécurité ?
- Le Biais de surconfiance : Il s’agit de la tendance à sous-estimer le niveau de risque, voire à nier son existence. Toute personne placée répétitivement dans des situations professionnelles complexes ou délicates, qui a réussi à le traiter avec succès ou qui en a tiré des effets bénéfiques, présentera une propension ultérieure à minimiser la présence du risque et l’ampleur de ses conséquences. C’est ce qu’on appelle aussi « l’illusion de l’expérience ».
- l'illusion de contrôle : Situation dans laquelle une personne est persuadée de disposer d’un pouvoir de contrôle sur son environnement et sur des phénomènes aléatoires. Elle pense être en mesure de favoriser des évènements positifs ou d’’éviter des évènements négatifs.
- Le biais d’optimisme : Tendance à percevoir l’occurrence des événements positifs comme plus probable qu’elle ne l’est en réalité et inversement à penser que les événements négatifs sont moins susceptibles de nous arriver qu’il n’en est en réalité (Taylor & Brown, 1994)
- L’illusion d’invulnérabilité : Biais cognitif qui nous conduit à croire que nous sommes justement moins victimes de biais que les autres personnes. Il est une des variantes du biais du supériorité, qui conduit les individus à croire qu’ils ou elles ont de meilleures capacités que les autres.
En savoir plus sur les biais cognitifs
COMMENT SORTIR DU MODE AUTOMATIQUE AU BON MOMENT ?
On l’a vu ci-dessus, pour économiser son énergie, il fonctionne 95% du temps en mode automatique et seulement 5% en mode conscient. C'est durant ces modes automatiques que la plupart des accidents surviennent.
Comment sortir du mode automatique au bon moment ? La minute d'arrêt, l'autocontrôle et le regard croisé sont 3 techniques qui ont pour but de sortir du mode automatique avant de réaliser des tâches dangereuses. La minute d’arrêt vise à reprendre ses esprits après avoir été interrompu par quelqu’un ou quelque chose d’inhabituel. Cela permet de repasser en mode conscient.
Ces différentes parades seront développées plus en détail dans notre module de formation spécial.
Webinaire Neurosciences
Ce webinaire organisé en partenariat avec Inforisque permet de comprendre comment les apprentissages apportés par les neurosciences permettent de donner réellement du sens à la culture sécurité dans votre entreprise. On explique pourquoi certaines personnes « zappent » des règles de sécurité pour gagner du temps. Ce genre de comportement s’explique clairement en comprenant comment fonctionne notre cerveau. Et dès que l’on comprend cela, on sait alors mettre en place des parades efficaces.
Pourquoi former les managers sur les neurosciences?
Former les managers sur les neurosciences peut avoir plusieurs avantages pour les entreprises. Voici quelques raisons pour lesquelles cela peut être bénéfique :
- Comprendre les mécanismes cérébraux : En comprenant les mécanismes cérébraux liés au comportement humain, les managers peuvent mieux comprendre les décisions et les actions de leurs employés. Cela peut aider les managers à mieux gérer les situations de conflit et à favoriser une communication plus efficace.
- Améliorer la gestion des émotions : Les émotions peuvent souvent jouer un rôle important dans le milieu de travail. En comprenant les processus cérébraux liés aux émotions, les managers peuvent mieux gérer leur propre stress et celui de leurs employés. Cela peut contribuer à créer un environnement de travail plus positif et à améliorer la productivité.
- Favoriser la motivation : Les managers peuvent apprendre à utiliser les connaissances issues des neurosciences pour motiver leurs employés de manière plus efficace. En utilisant des techniques de motivation basées sur les mécanismes cérébraux, les managers peuvent aider les employés à se sentir plus engagés et à mieux performer.
- Améliorer la prise de décision : Les managers peuvent également utiliser les connaissances issues des neurosciences pour améliorer leur propre prise de décision. En comprenant les processus mentaux impliqués dans la prise de décision, les managers peuvent prendre des décisions plus éclairées et plus efficaces.
Neurosciences pour les managers